André Lanskoy (1902-1976)

Titre : Tu pars bientôt, 1965

Huile sur toile, 81 x 100 cm

Signée et datée

Provenance : Collection particulière, Luxembourg

 

Prix sur demande

 

André Lanskoy (1902-1976) Le passage à l’abstraction de Lanskoy est, à l’inverse d’une rupture, le résultat d’une évolution logique de sa peinture. Ses premières toiles (1925-1928) sont consacrées à des portraits de famille dont le motif et l’exécution sont typiquement russes. Mais, à la différence de peintres comme Larionov ou Gontcharova, l’art populaire russe ne constitue pas un axe fondamental de sa recherche. Il s’éloigne de la représentation figurative pour exprimer une vision plus abstraite de la réalité à partir de 1938 en faisant subir aux formes une sorte de désintégration. Les signes plastiques qu’il utilise alors proposent des contours nettement délimités mais interdisent toute identification de l’objet. Ce genre de composition est remplacé peu à peu par une structure de formes très rythmée comme dans « Tu pars bientôt », où l’expression de la couleur est pour le peintre «le seul objet, le seul esprit et la seule matière du tableau». Il éprouve cependant la nécessité d’un travail graphique préalable. L’étude au fusain est parfois encore visible par endroits tout comme la toile laissée vierge entre les touches de couleurs vives orientées dans plusieurs directions. La nature, ainsi que l’atteste le titre de cette œuvre, est demeurée une source inépuisable de référence pour le peintre. Lanskoy s’y réfère d’ailleurs fréquemment lorsqu’il s’exprime sur son art, rejoignant nombre d’artistes engagés comme lui dans l’abstraction tels Bissière et de Staël.

 

« J’aime le plus Lanskoy et de Staël qui sont les plus abstraits, qui ne suivent ni Matisse, ni Bonnard, ni même Picasso. »  Jeanne Bucher

(Lettre à Maria Helena Vieira da Silva et Arpad Szenes, 28 mai 1945)