Titre : Existance of set, 1968
Sumi / Encre sur papier
225 x 268 cm
Provenance :
Collection particulière, Belgique
Ancienne Collection Michel Tapié, Paris
Prix : 12.500 EUR
Shigeru Onishi, est né en 1928 à Takahashi, après des études à l’université de Hokaidoet où il obtient un doctorat en mathématiques. Il va en parallèle à ses études scientifiques,fréquenter les milieux artistiques de la ville tout en peignant lui-même. Sa peinture, qu’il ne dissocie pas de ses recherches en mathématiques, l’aide, selon ses dires à résoudre bien des problèmes théoriques. Il expose pour la première fois en 1955. Bouddhiste pratiquant le zen et, précise Tapié, « grand buveur de saké », Onishi peint selon la méthode sumi, celle dont le nom fut donné par la désignation, en japonais, de l’encre de chine élaborée à base de suie et de colle animale que les peintres japonais utilisent traditionnellement pour leur pratique de la peinture et de la calligraphie. Michel Tapié qui découvre son œuvre en 1957, l’inclut très vite dans sa constellation des artistes de « l’art Autre » et le présente en 1959, au festival international Arte Nuova de Turin puis dans ses expositions organisées dans les galeries où il est conseiller artistique à Paris, New York, Rome, Turin…Ce n’est pourtant qu’en 1960 – au moment du Sky festival d’Osaka où il présentait avec Yoshihara, des artistes informels au côté de ceux du groupe Gutai- que Tapié le rencontre. … Sur la surface des rouleaux longs de deux mètres de papier délicat que Shiregu Onishi déploie à même le sol, l’artiste trace des sillons s’entremêlant, créant une danse de sinueux méandres, parfois colorés, le plus souvent noirs qui rappellent la trace du râteau que l’on passe pour tamiser et aplanir le sable fin des jardins zen des temples bouddhistes … Des variations rythmiques gestuelles évoluent sur la surface du papier sans jamais s’affronter. Des macules pâles et diluées, traces de l’élan de l’artiste, voilent délicatement ces signes amples et quiets et rappellent les sages paroles de Bouddha « les nuages ne disparaissent jamais, ils se transforment en pluie ». Tantôt orageuses, tantôt dégagées, les deux encres de chine sur papier sont la preuve qu’au Japon, la nature et l’homme ne font qu’un, l’une inspirant l’autre, dans un élan toujours changeant, fécond pour l’esprit, que seul un « amateur d’art » – selon Tapié – pouvait apprécier. J.E.