Joav Barel (1933-1977)

Sans Titre, 1968

Huile sur toile, 60 x 116 cm

Signée et datée au dos

Provenance : Collection particulière, Luxembourg

 

Prix sur demande

 

Joav BarEl était un artiste multidisciplinaire, un critique d’art, un écrivain et un conférencier basé à Tel-Aviv. Il a étudié la psychologie et la philosophie à l’université de Tel Aviv, puis la psychologie clinique, et a obtenu son diplôme en 1969. Parallèlement à sa pratique artistique, il est resté actif en tant que critique d’art et conférencier, influençant profondément les futures générations d’artistes israéliens.

En 1965, aux côtés des artistes Raffi Lavie, Ran Sheckori et plusieurs autres, BarEl a formé le groupe « 10+ », un rassemblement de jeunes artistes rebelles désireux de « secouer » ce qu’ils considéraient comme une scène artistique stagnante dominée par l’abstraction lyrique. Leur principe directeur était l’idée de « faire les choses différemment », visant à transcender les styles individuels des artistes par le biais de collaborations et d’expositions non conventionnelles.

La pratique artistique de Joav BarEl est éclectique, englobant des peintures pop art, des reliefs expressionnistes en pierre et en plâtre, des dessins à l’encre, des installations ainsi que des œuvres sur papier inspirées par les récits de Franz Kafka. Fortement influencé par le pop art américain, BarEl a réalisé entre 1967 et 1970 des peintures acryliques, des collages et des transferts photographiques à partir de publicités de magazines. Dans ses peintures, BarEl utilise de la peinture industrielle en aérosol et des couleurs primaires, jouant souvent avec les effets visuels de couleurs complémentaires brillantes. Sa peinture « Assassinat de Kennedy 1968 » a été exposée pour la première fois lors de l’exposition politique organisée par « 10+ » à Tel Aviv et a suscité des réactions critiques en raison de sa nature ouvertement politique. L’œuvre consiste en une représentation schématique d’un profil masculin, peint en blocs d’orange et de vert phosphorescents, le visage étant encadré par une cible. Une flèche traçant schématiquement la trajectoire de la balle qui a tué John F. Kennedy est représentée en travers du cou. Outre des références aux peintures de cibles de Jasper Johns et à la série des 16 Jackies d’Andy Warhol, l’œuvre utilise également le diagramme bien connu associé à la « théorie de la balle magique » qui s’est développée autour de l’assassinat de Kennedy.

Source : Tate Modern, Londres